Le tour de la Mer Noire d’Étienne Zabé
Dans quelques jours, Étienne Zabé reprendra le volant de son bus sur les routes du Territoire de Belfort. Changement d’univers pour cet adhérent du Maillon Solidaire qui mérite le titre de cycliste au long cours. Étienne Zabé vient de boucler le tour de la Mer Noire à vélo. 11870 km de plus au compteur de son Koga.
« J’ai toujours été attiré par les pays d’Europe de l’Est », admet Étienne Zabé. « Je suis déjà allé en Pologne, en Hongrie, en Roumanie. » A vélo bien sûr, puisque la bicyclette est le moyen de locomotion privilégié de ce Belfortain adhérent à l’atelier participatif du Maillon Solidaire. Jusqu’à cette année 2019, les voyages à vélo d’Étienne duraient entre trois semaines et quatre mois. « J’ai un chef sympa qui accepte quand je demande des congés sans solde pour partir à vélo », sourit-il.
2019 sera l’année de la concrétisation d’un rêve : faire le tour de la mer Noire. « J’étais déjà allé au bord de la Mer Noire, à l’occasion d’un voyage en Roumanie. J’ai eu envie d’en faire le tour. » Un voyage qui durera six mois. « J’ai quitté Belfort le 21 avril, je suis rentré le 20 octobre », précise Étienne Zabé. En quelques chiffres la « balade » représente 11870 kilomètres, soit une moyenne de 82 km par jour de voyage. « J’ai roulé 175 jours et j’ai pris 30 jours de repos ». Le tout avec un vélo qui, matériel compris, pèse environ 45 kg.
Il faudra déjà quatre semaines à Étienne pour relier Belfort à la Roumanie et le delta du Danube. C’est de là que le tour de la Mer Noire à proprement parler va commencer. Le Belfortain et son vélo se dirigent vers le nord. L’itinéraire traverse la Roumanie et la Moldavie avant d’entrer en Ukraine. Étienne pourra visiter Odessa, mais pas passer en Crimée, annexée par la Russie, ni traverser la Dombass où indépendantistes pro-russes et armée ukrainienne s’affrontent. « J’ai fait un détour par l’intérieur des terres. Comme je voulais quand même voir la presqu’île de Crimée, j’y suis entré en passant par la Russie. »
La Russie traversée, il faut franchir le Caucase pour atteindre la Géorgie. « Avec des passages à 2500 m d’altitude ». Le voyageur est alors en Asie, aux confins de l’Azerbaïdjan. « J’ai fait un petit tour dans les régions viticoles de Georgie avant de continuer mon tour de la mer Noire », souligne Étienne. D’Azerbaïdjan, le cycliste gagne la Turquie. Il ne reste qu’à suivre la mer jusqu’à Istambul, traverser le Bosphore pour regagner l’Europe et revenir à Belfort.
Six mois en autonomie. Six mois de rencontre avec des paysages, des terres inconnues et surtout des gens. « Je transporte mon matériel de camping sur mon vélo, mais sorti d’Europe de l’ouest, il n’y a plus de campings officiels. Comme je n’aime pas le camping sauvage, je demande aux gens la permission de m’installer dans un coin de jardin. Je suis toujours bien accueilli ». Avec une mention particulière aux Russes. « En quelques minutes, on est accueilli chez eux comme s’ils nous attendaient. »
Après un rapide passage à l’atelier du Maillon Solidaire, Étienne Zabé reprend le volant de son bus chez un sous-traitant d’Optymo. Même sans sortir du Territoire de Belfort, le vélo reste son moyen de locomotion principal. Pas de voyage au long cours prévu dans les mois qui viennent. « Compte tenu du coût et surtout de l’absence de revenu puisque je prends des congés sans solde, je ne peux pas partir tous les ans ».
Étienne Zabé partage les images de son voyage sur son blog