Un joli café racer dans un budget Maillon Solidaire
Arrivé à l’atelier sous forme d’épave, ce Coronado d’origine suisse* est devenu un vélo parfait pour frimer en terrasse. Toujours dans l’esprit Maillon Solidaire : le budget de la restauration s’élève à moins de 50 €.
Lorsqu’il est arrivé à l’atelier, il lui manquait les roues et la selle, un frein et tous les cables. Son garde-boue avant était en état, mais il ne restait qu’une moitié de l’arrière. Pourtant, avec son cadre bleu, sa petite fourche chromée, son grand pare-chaîne, on s’est dit qu’il méritait d’avoir un avenir. Première idée : en faire un « singlespeed ». Dans l’atelier, le débat s’installe. Certes, le cadre présente toutes les caractéristiques nécessaires pour réaliser un mono vitesse au profil épuré, mais le dérailleur est en bon état, et le gros levier de vitesses au guidon donne du cachet à la bête.
De plus, la roue arrière arrivée dans le même lot de pièces semble être la sienne. Bien voilée, mais récupérable, elle permettrait de conserver les sept vitesses d’origine. Et si on le restaurait en vélo de ville, tel qu’il devait être à l’origine ?
Avant toute chose, le Coronado bénéficiera du traitement auquel sont soumis tous les vélos remis en état à l’atelier du vélo : démontage intégral, nettoyage approfondi, vérification et graissage de tous les axes et roulements. Là, on se décide pour la configuration vélo de ville, mais en essayant de lui donner du style. Et si on le faisait tout bleu, de la selle aux pneus ? A priori, facile. Nombre de sites internet offrent des accessoires colorés. Le jeu de gaines et cables (Jagwire, le top) facile et pas cher. Les pneus ? On trouve du bleu, mais c’est cher donc pas dans l’esprit de l’association. Qu’à celà ne tienne, on y mettra du blanc, dégotté à moins de 10€ pièce sur un site espagnol spécialisé dans le fixie.
En attendant la livraison, une plongée dans le stock de pièces d’occasion permettra d’exhumer une roue avant, des freins, une selle blanche et un garde-boue arrière plus ou moins assorti à l’avant d’origine. On avance !
Trois jours plus tard, pneus et câbles sont arrivés. Un coup de paille de fer triple zéro sur les jantes et voilà notre vélo suisse chaussé de blanc.Faut-il cacher de si jolis pneus sous une paire de banals garde-boue ? L’acheteur a tranché, cycliste convaincu à tel point qu’il ne possède pas de voiture, il veut pouvoir rouler par tous les temps. Le Corona retrouvera donc les gardes-bous chromés de sa jeunesse avant de quitter l’atelier.
- Coronado est la marque sous laquelle la chaîne de supermarchés suisses Migros vendait ses vélos dans les années 70-80. De l’autre côté de la frontière, ils pulullent dans les villes et… les décheteries. Ce sont souvent des cadres en acier de bonne qualité (certains sont en Colombus) équipés d’accessoires eux aussi de bonne qualité. Une marque de grande distribution donc, mais avec la qualité suisse.